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398 REGISTRES
Palluau, de Chomedey, de Bragelongne, Aubery, Vivien, Conseillers.
En laquelle assemblée, après que mond, sieur le Prevost des Marchans a faict entendre les causes d'icelle, et lecture faicte desd, lettres du Roy du xmc jour du present mois et procuration de Sa Majesté du xxnrac jour desd, mois et an, et la matiere mise en deliberation, a esté conclud, advisé et deliberé que ouverture sera faicte du Bureau de la Ville pour le recouvrement de lad. somme de xxix mil olxvi livres xui solz nu deniers tournoiz de rente, pour employer aux urgens affaires de Sad. Majesté, à la charge toutesfois que ce soit de gré à gré et sans aucune contraincte. Et neanlmoings sera supplyée Sad. Majesté d'ordonner que les marchans adjudicataires de la gabelle dud. tirage de sel seront tenuz eulx obliger en ceste ville et y bailler caultion jusques à la concurrance de lad. somme de xxix" clxvi livres xni solz im deniers, et cinq ou six mil livres par an daventaige, tant pour subvenir aux fraiz hu'il
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DU BUREAU [1571]
conviendra faire que pour le remplissement des non valleurs qui pourroient advenir en lad. gabelle; et oultre quc nul de ceulx qui ont esté cottisez aux 111e m. livres demandez par le Roy à cested. Ville ne seront receuz à achapter desd, rentes, qu'ilz n'ayent préalablement payé leur cottisalion desd. 111e m. livres, si payée ne l'ont; et que à la fin el expiration des baulx, que l'ung des sieurs de lad. Ville ou Procureur du Roy d'icelle y assisteront, pour leur interest et seureté des acquereurs des rentes de lad. Ville.
El quant aux douze mil livres que lesd, sieurs Prevost des Marchans et Eschevins ont esté contrainctz recouvrer à rente, pour fournir au Roy pour le parfaict fournissement des 11e ni. livres qui ont esté fourniz à Sa Majesté, dont en escherra de brief ung quartier montant iicl. livres ou environ; a esté conclud qu'ilz seront reprins sur les deniers restans a payer desd. iiicm. livres, sinon sur le domaine d'icelle Ville W.
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DXXXVII [CXXIV]. — Discours au vray de ce qui s'est faict et passé en ceste ville de Paris,
POUR EMPESCHER QUE AUCUNE SEDITION OU TUMULTE n'ï ADVINT, DEPUIS LE DIMANCHE DEUXIESME JOUR C;DE CE PRESENT MOIS DE DECEMBRE MIL Ve SOIXANTE ET UNZE JUSQUES À PRESENT, REDIGÉ PAR ESCRIPT POUR COUPPER PIED AU MENSONGE ET DONNER LIEU À LA VERITÉ''2'.
Décembre 1571. (A, fol. 238 r° à 283 v°; B, fol. i64 r° à 207 r°-)
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Ayans Messieurs Ies Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris receu par plusieurs fois commandement de Sa Majesté, tant de bouche que par escript, dc favoriser dc forces et assister Monsieur le Prevost de Paris, en faisant desmolir et trans-
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férer la Croix et Pyramide estant en la rue Sainct Denys(3), au Cimetiere des Sainctz Innocens, et.après plusieurs remonstrances et supplications faictes à Sad. Majesté de la conserver à la posterité, le Roy auroict declaré ne pouvoir ce faire pour effectuer son edict
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W Un extrait authentique, signé Heverard, de cette dernière partis de la délibération du 29 décembre, figure parmi les acquits du domaine de l'Hôtel de Ville. [Archives nat., H 20602.)
'-> Le Grellier de la Ville ayant réuni sous forme de relation tous les actes relatifs au transfert de la Pyramide ou Croix de Gastines et aux séditions qui en furent la conséquence, entre le 2 et le 23 décembre 1571, nous en respecterons l'unité en comprenant sous un seul article cet ensemble de faits et de documents, et en dérogeant un peu, pour ce cas particulier, à l'ordre chronologique strict. Seulement, pour faciliter les recherches, nous diviserons l'exposé du Grellier en un certain nombre de paragraphes.
(-) Cette Pyramide avait été dressée, deux ans auparavant environ, sur l'emplacement de la maison des Cinq croix blanches, rue Saint-Denis, qui avait appartenu à Philipps et à Richard de Gastines. Au milieu de l'année 1569, pendant la plus grande fureur de la troisième guerre religieuse, ces deux bourgeois de Paris, marchands notables, et leur beau-frère Nicolas Croquet, furent l'objet do poursuites pour cause de religion. Convaincus d'avoir prêté leur maison pour les prêches et la Cène, ils furent condamnés par le Parlement à étre pendus et étranglés, ce qui fut exécuté le 3o juin. L'arrêt ordonnait en outre que la maison dos Cinq croix blanches serait démolie el rasée; que les bois, ferrures et matériaux provenant de la démolition seraient vendus; que lo produit de cette vente serait employé à faire élever uno croix de pierre de taille avec inscription sur plaque de cuivre, rappelant les motifs de la condamnation, et quo remplacement ele la maison servirait désormais de lieu public Défenses étaient faites d'y jamais bâtir, sous peino de 6,000 livres parisis d'amende. ttSuyvant cest arrest, dit un auteur contemporain, la maison des Gastines avoit esté entièrement -rasée et à l'endroit d'icelle les Parisiens avoyent fait eslever une haute pyramide de pierre, ayant un crucifix au sommet, dorée ct -diaprée, avec un récit en lettres d'or sur le milieu de ce que dessus, et des vers latins, le tout si confusément et obliquement deduit «que plusieurs estimoyent quo le composeur de ces vers ct inscriptions (on dit que c'estoit Estienne Jodelle, poète françois, homme ttsans religion ct qui n'eut onc autre Dieu que le ventre), s'estoit mocqué des catholiques et des huguenots.- [Discours de ce qui avint touchant la croix de Gastines, l'an îS/i, vers Noel, publié par Cimber et Danjou, Archives curieuses de l'Histoire de France, Paris,
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